Quatre murs et un fou
je tolère rarement l'isolation
mon crâne aimerait se craquer comme les murs de mon appartement
pour laisser sortir l'oiseau impatient et ivre
de ma liberté d'enfant
je tolère rarement l'insomnie
mes rêves m'enferment plutôt qu'ils me libèrent
l'attente me réveille, m'irrite plutôt qu'elle m'apaise ou m'accroche à quelque chose
je suis intolérant au non-contact
l'homme souffre de ne pas pouvoir aimer réellement
que par l'écran de son ordinateur ou le combiné d'un téléphone
l'homme souffre en silence, de toute façon personne ne l'entend
je ne suis pas si fou que ça
je suis simplement humain
dans une prison de plâtre et de briques
dans une prison de frontières visibles et invisibles
dans ma propre prison
que j'essayais d'oublier
sans m'oublier
sans t'oublier