Mon histoire a commencé quand...

Je suis né en 1962, Je suis vite devenue une petite fille oublié par la vie, sans défense qui ne demandait qu’à être aimé, cajolé et réconforté. C’est légitime et plus que raisonnable comme attente, je crois. J’ai grandi avec les images de maman qui se débattait pour ne pas entrer dans l’ambulance qui allait la conduite en psychiatrie. Maman alternait entre la psychiatrie et le foyer. À la maison elle ne faisait que dormir (sur médicamenté). Tout comme moi, elle avait son histoire. 

Papa étais alcoolique. Il travaillait et ensuite sortais dans les bars. Il rentrait à la maison tard le soir, la plupart du temps en état d’ébriété, des disputes éclataient. J’étais carrément laissé à moi-même dans un contexte de violence, dans un foyer dysfonctionnel. J’avais 9 ans quand ils se sont séparés. Maman est allé en prison pour vois de fait sur mon père. 

Papa a eu la garde en 1971. Ce fut pour moi la désolation, ma vie c’est enfoncé dans les ténèbres de sa perversité. Les abus sexuel ont commencé et ça la durer pendant 4 ans. C’est dans la peur et la solitude que j’ai vite appris que ma tête était mon refuge. Ma vie faisait mal. J’ai commencé à me droguer pour geler cette souffrance. Ça m’a forgé un caractère et ma donné le courage, du haut de mes 13 ans de dénoncer les abus de mon père à la police. Il a reçu 3 ans de probation. Les abus ont cessé envers moi. À chaque fois qu’il revenait de sa probation il me disait (C’est de ta faute ma p’tite cris si je suis obligé d’allé la), Pffff. Ayant continué à vivre sous son toit pour pouvoir protéger mes petits frères de la violence physique, j’ai continué de gelé ma vie et de me rebellé jusqu’à mes 18 ans. Ça aurais pu être une fugue, un suicide, à chacun sa survie.

À l’école c’étais difficile, j’avais zéro concentration, pas d’intérêt. Faut dire que la veille je m’endormais toujours sur le qui-vive ne sachant pas si mon père allais entrer dans ma chambre à sa sorti de bar. La levée du matin était difficile pour moi. Et elle l’est toujours 40 ans plus tard. C’est une période sombre de la journée où j’ai moins le goût à la vie. Il ne faut pas me bousculer et me laisser reprendre contact avec la journée. 
Voici d’autres chapitres de mon histoire que j’aurais aussi pu vous raconter ;

• Enfance dans un foyer dysfonctionnel (de mes 0-13 ans)
• Inceste (subis de mes 9-13ans)
• Drogué (de mes 13-18ans)
• Vécu un mariage dans la violence psychologique et l’alcoolisme (subis de 18-40 ans) avec interdiction de divorcer car sous emprise sectaire.
• Sous emprise sectaire de mes 24-41ans (sorti difficile) perdu 17 ans de réseau social.
• Vivre l’ostracisme de mes 41ans à ce jour

Je veux dire merci aux alternatives en santé mental d’être la. Une approche humaine qui travail sur nos forces ça fais un baume et apaise notre instinct de survie.

Mon histoire est une réalité social et ma vie une quête de sens. 
Pourquoi donc en faire une maladie ?

Une citoyenne de Granby

Anne-Marie BoucherViolence